Approximations, confusions…dans la droite ligne de 2022, l’exécutif commence l’année en apportant des réponses insatisfaisantes et inacceptables sur la question des salaires !
Mardi 4 janvier, Pap Ndiaye, invité de la matinale de RMC/BFM, nie avec force tout engagement à augmenter de 10 % toutes et tous les enseignant·es en janvier 2023. Pourtant, c’était bien une promesse du candidat Macron pendant la campagne présidentielle, à l’occasion du débat entre les deux candidats qualifiés pour le second tour, puis à l’occasion d’un entretien à la radio.
Une « revalorisation pour tous » ?
Le ministre a également affirmé qu’il y aurait une « revalorisation générale pour tous ». C’est en contradiction avec ses propos tenus jusqu’ici. Dans les médias et dans des réunions avec les organisations syndicales, celui-ci a affirmé à plusieurs reprises que les augmentations de rémunération sans condition ne concerneraient que les enseignant·es du début au milieu de carrière (que le ministre a finalement positionné à 20/25 ans d’ancienneté après l’avoir envisagé à 10 ans d’ancienneté). Nouvelle approximation ou annonce inattendue d’une augmentation de rémunération sans condition pour toutes et tous ? Au regard des sommes annoncées pour le budget 2023, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un énième cafouillage : le ministère annonce 635 millions d’euros pour la revalorisation sans condition, de septembre à décembre 2023, puis 1,9 milliards en année pleine, or les syndicats de la FSU ont calculé qu’il faudrait 1,2 milliards pour augmenter tous les personnels de 10 % sur 4 mois et 3,6 milliards en année pleine.
Une crise profonde
Les syndicats de la FSU dénoncent la désinvolture et la légèreté avec laquelle la question de la revalorisation des personnels est traitée par le gouvernement. La situation est grave :
- les chiffres des inscrit·es aux concours 2023 sont désormais connus et confirment que la crise de recrutement est profonde et structurelle. Ainsi le nombre d’inscrits aux concours du second degré est en recul de 18,5% par rapport à 2021, avec par exemple – 25 % au CAPLP externe.
Il est donc fort probable que l’Education nationale connaîtra une nouvelle rentrée de la pénurie en septembre prochain : job dating, « formation » express de contractuel·les en 48h avant la rentrée, petites annonces sur Pôle Emploi…un bricolage indigne des ambitions pour un service public de qualité - de plus en plus de collègues en poste quittent l’Education nationale : le nombre de démissions augmente et selon le rapport annuel sur l’état de la fonction publique, paru le 8 novembre 2022, le nombre de ruptures conventionnelles a été multiplié par 5 en un (1600 en 2021 contre 296 en 2020)
Et pourtant, entre approximation, confusion mais surtout tromperie, le gouvernement et le président de la République continuent d’apporter une réponse insuffisante et par certains aspects irresponsable. Alors que tout montre que les personnels de l’Éducation nationale sont épuisés (une récente étude de la Depp a montré que la moitié des enseignant·es travaillent plus de 43h par semaine), Emmanuel Macron et Pap Ndiaye continuent de s’arcbouter sur le Pacte, des primes en contrepartie de tâches supplémentaires, soit un absurde retour du « travailler plus pour gagner plus » !
Dans l’action avec le SNUEP et la FSU
Le SNUEP-FSU exige :
- Une augmentation des salaires sans contreparties pour toutes et tous.
- Un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat et une revalorisation des carrières.
- Un mécanisme pérenne d’indexation des salaires sur les prix.
- Une augmentation des salaires des AED et des AESH, ainsi qu’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH.
Le mois de janvier sera celui de la mobilisation pour nos salaires et nos retraites. Dès maintenant, le SNUEP-FSU appelle les personnels à se réunir dès les prochains jours en heure d’information syndicale pour faire le point sur les dossiers en cours et préparer les mobilisations. Avec la FSU, le SNUEP, appelle à la grève le 17 janvier, notamment sur la question des salaires : alors que va s’ouvrir un nouveau cycle de discussions avec le ministère mi-janvier, il est indispensable d’être massivement en grève et ainsi peser sur les discussions. La FSU est également pleinement engagée dans l’interpro contre la réforme des retraites et la première journée de grève et manifestations du 19 janvier.
Pour nos salaires, nos retraites, nos conditions de travail et sauver nos lycées pros agissons ensemble : c’est bien par la force du collectif syndical que nous pourrons nous organiser pour agir, lutter et gagner.