Moins 440 emplois pour faire réussir nos élèves, sérieusement ?

« L’école, c’est du sérieux » affirmait il y a quelques jours Jean-Michel Blanquer sur les ondes d’une matinale radio. Le comité technique ministériel du jour consacré à la préparation de la prochaine rentrée va montrer une fois de plus le gouffre entre les paroles et les actes du Ministre. Les collèges et les lycées publics vont connaître 440 suppressions d’emplois d’enseignants ! Sur l’ensemble du quinquennat, le second degré aura perdu 7900 emplois, soit l’équivalent de 175 collèges rayés de la carte. Le bilan est lourd aussi dans la voie professionnelle : 1250 destructions d’emploi en 4 ans.  La confirmation que les conditions de travail des personnels et de scolarisation des élèves dans les collèges et les lycées ne sont pas la priorité de ce ministre. On notera d’ailleurs que le SNU a bénéficié de plus d’attention avec la création de 80 emplois de chefs de projet SNU. Le message politique a au moins le mérite de la clarté à défaut de l’ambition éducative et pédagogique.

L’affichage de l’apport des moyens d’enseignement liés à la réforme de la formation avec le passage à temps plein d’une grande partie des fonctionnaires stagiaires est insupportable et obère l’avenir. Se féliciter de la dégradation des conditions d’entrée dans le métier dans un contexte de crise d’attractivité, sérieusement ?

La création de 300 emplois de CPE sont bienvenues mais elles demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins et aux enjeux éducatifs des années à venir.

A la fin de ce quinquennat, les effets de la politique éducative menée au pas de charge, dans une forme de gouvernance ministérielle très verticale, voire brutale, se font durement sentir : dégradation des conditions d’exercices des différents métiers de l’éducation, détérioration des conditions d’apprentissages, réformes dont certaines ont aggravé les inégalités entre les élèves…Dans ces conditions, supprimer encore des emplois relèvent d’une forme de provocation qui restera comme un des marqueurs de cette mandature.  

Le SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SNUEP-FSU réaffirment leur exigence d’un plan pluriannuel de création massive d’emplois dans tous les métiers de l’éducation. La FSU demande que sans attendre un collectif budgétaire soit envisagé pour rétablir des conditions de rentrée dignes en 2022.

A Paris, le 15 décembre 2021Communiqué intersyndical rentrée 2022

UF2S, CO-INTERVENTION EN TERMINALE BAC PRO

NOUVEAUTÉS PAS ANODINES 

La co-intervention, comme le chef-d’œuvre, a été imposée par la transformation Blanquer au détriment des horaires d’enseignement général et d’enseignement professionnel. Or de nouvelles dispositions, encore peu mises en œuvre, peuvent être adoptées pour la co-intervention en terminale bac pro, sur la base du projet d’établissement et d’une valida- tion en conseil d’administration. Quatre modalités possibles :

  •  un maintien du format appliqué en 2de et en 1re.
  • un format permettant à toutes les disciplines d’enseignement général de co-intervenir avec les disciplines professionnelles.
  • des modules de préparation à l’insertion professionnelle ou à la poursuite d’études.
  • un atelier de philosophie où interviendraient des PLP lettres ou des certifié·es de philosophie, sur la base du volontariat.

Par ailleurs, dans plus d’une centaine d’établissements, une unité facultative du secteur sportif (UF2S) s’est mise en place en 1re et en terminale, en utilisant notamment les horaires normalement dévolus à la co-intervention et au chef-d’œuvre (cf. ACTU’ n° 122 p.9 et n° 123 p.13).

LES LP DÉSORGANISÉS

La variété des modalités désormais prévues pour la co-intervention et l’apparition de l’UF2S sans financement horaire propre renforcent les arbitrages locaux et ouvrent la porte à la plus grande confusion concernant la répartition des élèves dans les classes mais aussi concernant les moyens disponibles pour chaque enseignement. Le champ des possibles ainsi ouvert sans aucun moyen supplémentaire pourrait rapidement escamoter les besoins réels de chaque discipline.

Salaires : le 27 janvier, l’heure est à la mobilisation de toutes et tous

Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires, Voix lycéenne, FIDL, MNL, UNEF

Personne ne peut ignorer le contexte social et économique, les augmentations des produits de première nécessité, de l’énergie comme de l’alimentation et finalement du coût de la vie pour toutes et tous, jeunes, actifs, demandeurs d’emploi et retraités.
Personne n’ignore que seuls les salaires, les pensions et les aides et allocations continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation, de décrocher par rapport aux qualifications dans le privé comme dans le public.
Si, dans de certains secteurs et entreprises des mobilisations et des négociations ont permis d’obtenir des revalorisations de salaires, trop souvent encore les négociations sont au point mort ou les propositions des employeurs loin du compte.
Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL ne peuvent s’en satisfaire et n’entendent pas en rester là !

Sans augmentation du point d’indice et du SMIC il n’y aura aucune avancée pour les salarié.e.s dont les mínima de branches sont actuellement en dessous du salaire de base minimum. Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL contestent dans le même temps que le gouvernement ait maintenu sa réforme de l’assurance chômage qui aura pour conséquence d’enfermer de trop nombreux salariés dans des emplois à faible salaire, à temps
partiel ou en CDD.

Les retraité.e.s très massivement mobilisé.e.s attendent toujours une réponse pour une augmentation immédiate de leur pension, retraite de base et retraite complémentaire, dont la dernière revalorisation a été plafonnée à un niveau très inférieur à l’inflation.

La jeunesse confrontée à une grande précarité de vie et de travail, à la pauvreté accentuée par la crise sanitaire, économique et sociale doit obtenir une réponse à l’encontre des réformes libérales, de l’éducation, de la formation, de l’assurance chômage décidées par le gouvernement.

Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL soutiennent les actions et mobilisations organisées dans les jours et semaines qui viennent pour exiger des augmentations de salaires et défendre les emplois et conditions de travail et appellent à une mobilisation interprofessionnelle sur les salaires et l’emploi le jeudi 27 janvier 2022.

Il est urgent et indispensable d’agir toutes et tous ensemble par la grève et les manifestations pour l’augmentation immédiate de tous les salaires du privé comme du public, des allocations pour les jeunes en formation et en recherche d’emploi, ainsi que d’améliorer les pensions des retraité.e.s.

Montreuil, le 17 décembre 2021

Communiqué en version PDF

Stage carrière et rémunération 20 janvier 2022

Stage « carrière et rémunération » journée du 20 janvier 2022 à 9h30 au lycée du Val d’Argens (Le Muy), ouvert à tous les PLP de l’académie, syndiqués et non-syndiqués.

Le SNUEP-FSU organise une journée de formation syndicale destinée à l’ensemble des PLP de l’académie de Nice.

Ci-dessous les modalités pour y participer.

Les co-secrétaires académiques du SNUEP-FSU

Emmanuelle CAZACH 
Christian PETIT 
Andrée RUGGIERO

Pour toute question, n’hésitez pas à nous contacter :

Soit par téléphone au 06 79 44 06 81

Soit par mail sa.nice@snuep.fr

Rappel important: Un-e fonctionnaire (titulaire ou stagiaire), ou un-e agent-e non titulaire, en activité, a droit à 12 jours ouvrables maximum par an au titre du droit au congé pour formation syndicale avec maintien du traitement.

La Lettre d’invitation :

Modèle d’autorisation d’absence à déposer auprès de sa hiérarchie au plus tard le 17 décembre 2021 à télécharger ci-dessous :

format Pdf
format Word
format Odt

Formulaire d’inscription au stage.

Merci de compléter le formulaire d’inscription ci-dessous afin d’organiser au mieux l’accueil des participants :

    N'oublies pas d'appuyer sur "ENVOYER" après avoir compléter les infos nécessaires pour ton inscription.

    Ta situation administrative:

    Participeras-tu au stage ?

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    Comptes-tu manger au self de l'établissement ?

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    Accéder au lycée du Val d’Argens en voiture:

    • prendre la sortie n°36 : Saint-Tropez Draguignan Sainte-Maxime Vidauban
    • Après le péage, prendre tout droit au rond point (2ème sortie) direction Toulon Draguignan.
    • Rester sur la voie de gauche pour prendre direction Draguignan.
    • Au rond point prendre 1ère sortie à droite Parc d’activités Les Ferrières.
    • A la première intersection prendre à droite direction Lycée du Val d’Argens (indiqué sur un petit panneau).
    • Continuer tout droit au rond point suivant, puis vous passez devant Pizzorno au rond point qui suit.
    • Continuer jusqu’au bout de l’avenue pour accéder au Lycée.

    PLAN d’accès

    DOSSIER SALAIRES : LA VÉRITÉ SUR LA PERTE DE NOTRE POUVOIR D’ACHAT

    La politique de gel de la valeur du point d’indice poursuivie presque sans interruption depuis plus de 10 ans a fait nettement décrocher le salaire des PLP et CPE. Celui-ci serait de presque 20 % supérieur aujourd’hui s’il avait suivi l’inflation depuis 20 ans. Le manque à gagner est important en bas de la fiche de paie. Ce constat fait, le SNUEP-FSU porte des mandats pour combler le retard et lutter contre les inégalités salariales que subissent les femmes.

    – 8127 € net au
    01/09/2021

    C’est le manque à gagner depuis le 1er septembre 2016 pour un·e PLP-cpe au 5e échelon classe normale à partir du 1er septembre 2021, si la valeur du point d’indice avait suivi l’inflation.
    Pour rattraper, il faudrait un versement exceptionnel nécessaire correspondant à 181 points d’indice annuel
    .

    – 14430 € net au 01/09/2021

    C’est le manque à gagner depuis le 1er septembre 2010 pour un·e PLP-CPE au 7e échelon classe normale depuis 6 mois (stagiaire en 2010-2011), si la valeur du point d’indice avait suivi l’inflation.
    Pour rattraper, il faudrait un versement exceptionnel correspondantà 316 points d’indice annuel.

    – 21707 € net au
    01/09/2021

    C’est le manque à gagner depuis le 1er septembre 2010 pour un·e PLP-CPE au 7e échelon hors classe (4eéchelon hors classe au 1er mars 2009), si la valeur du point d’indice avait suivi l’inflation.
    Pour rattraper, il faudrait un versement exceptionnel correspondant à 483 points d’indice annuel.

    Un manque à gagner qui se creuse

    Fin 2019, le projet de réforme des retraites par points, qui aurait entraîné une baisse moyenne de 600 euros mensuels de pension, a mis un coup de projecteur sur la faiblesse des salaires des enseignant·es et CPE par rapport aux autres cadres.
    Le décrochage par rapport aux autres pays proches membres de l’OCDE n’est plus à démontrer (cf. Actu’ n° 123). Il s’explique en grande partie par le blocage du point d’indice depuis 2010, exception faite des +1,2 % en 2016-2017. Si la valeur du point d’indice avait suivi l’inflation depuis cette année-là, les traitements bruts mensuels seraient en moyenne supérieurs de 295 € aujourd’hui soit 234 € net : de 147 € au 1er échelon à 312 € au 4e échelon de la classe exceptionnelle. En regardant sur les vingt dernières années, le manque à gagner mensuel s’élève à 443 € net : de 277 € à 590 €. En effet, dans les années 2000 la valeur du point d’indice a toujours progressé moins rapidement que l’inflation. Les PLP et CPE non-titulaires sont aussi concerné·es et dans les mêmes ordres de grandeur selon leur indice de rémunération.

    Des primes loin du compte et des missions en plus

    Le ministre Blanquer a lancé la prime d’attractivité en mai dernier pour, selon ses propos, commencer à rattraper ce décrochage et attirer justement de nouveaux personnels. Aujourd’hui, moins d’un tiers des enseignant·es sont concerné·es puis en février prochain près de 6 sur 10. Mais les montants ne permettront pas de combler la perte de pouvoir d’achat comparativement au début des années 2000 : en début de carrière, il manque au moins 157 € net mensuels.
    Aussi, la dégressivité de la prime selon l’échelon entraîne un lissage des salaires synonyme de forte stagnation pour les neuf premiers échelons, soit les vingt premières années de carrière en l’absence de reprise d’une éventuelle expérience professionnelle antérieure.
    En plus des heures supplémentaires, la solution du ministre consiste à proposer d’exercer des missions supplémentaires. Par exemple, être chargé·e de mission d’inspection (cf. Actu’ n° 123 p. 10) mais avec une indemnité plus de deux fois moindre que celle des IEN.

    Vers une aggravation ?

    La reprise de l’activité économique ces derniers mois a pour conséquence une hausse importante de l’inflation (+2,6 % sur un an en octobre 2021). Cette dernière est estimée à 2 % en 2022 par le Haut Conseil des finances publiques. Le gouvernement a augmenté le SMIC et, pour s’éviter un nouveau mouvement du type des Gilets jaunes à quelques mois des élections, a vite sorti son indemnité de 100 euros.

    Côté salaire, faisant fi du contexte, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ne veut pas entendre parler de mesures immédiates à prendre comme le dégel de la valeur du point d’indice. Les thématiques de réflexion qu’elle propose comme l’attractivité ou les carrières ne sont pas nouvelles et se heurtent toujours à des blocages budgétaires. Bizarrement, ces contraintes disparaissent quand il s’agit de subventionner les entreprises via les primes de recrutement d’apprenti·es ou quand il s’agit d’augmenter les hauts fonctionnaires.

    Revaloriser l’enseignement professionnel public passe aussi par la revalorisation de ses personnels. Cela, la ministre l’a volontairement évacué malgré l’accroissement des difficultés de recrutement (PLP, AED, AESH…). En définitive, ce sont les élèves qui en pâtissent.

    Face à l’urgence sociale : Augmentez immédiatement les salaires et les pensions !

    Le contexte social et économique ainsi que la hausse des prix de l’énergie, des carburants, des produits alimentaires, etc. ont remis au centre des préoccupations l’exigence de meilleurs salaires, pensions, allocations d’études et indemnités chômage.
    Pour les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL, il est urgent d’augmenter tous les salaires, des travailleurs et travailleuses du privé comme du public, des jeunes, ainsi que les pensions des retraité-es.
    Le gouvernement doit prendre la décision immédiate d’une augmentation significative du Smic dès le 1er janvier 2022.
    L’augmentation du Smic n’est pas discutable, n’en déplaise au comité des experts du Smic qui depuis des années, trouvent de fausses raisons pour décourager tout coup de pouce salarial. Ce comité a fait la démonstration de son inefficacité partisane et a trop vécu. Les véritables expert-es du salaire et du travail ce sont les travailleurs et travailleuses et leurs représentant-es syndicaux, ce sont eux et elles qui doivent décider !
    L’augmentation du SMIC doit conduire à relever les minimas de branches actuellement en dessous du salaire de base minimum. Dans le même temps elle doit conduire à favoriser la négociation de l’augmentation de l’ensemble des grilles de salaires dans les conventions collectives.
    A l’heure où les personnels des services publics, de la santé, de l’école, les administrations et notamment les collectivités locales sont en première ligne et assurent des missions essentielles à l’ensemble de la population, il est urgent et indispensable de mettre en oeuvre des mesures générales telle que l’augmentation du point d’indice pour augmenter les rémunérations et engager rapidement le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat accumulées depuis plus de 10 ans.
    Les retraité-es se sont fortement mobilisés jeudi 2 décembre, pour une augmentation immédiate de leur pension, retraite de base et retraite complémentaire, dont la dernière revalorisation a été plafonnée à un niveau très inférieur à l’inflation. Il est indispensable de les entendre maintenant !
    Les jeunes en formation ou à la recherche d’un emploi connaissent une période de précarité de vie et de travail exponentielle, elle les plonge pour beaucoup dans une situation de pauvreté extrême.
    Pour nos organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL, il est urgent de revaloriser les salaires des apprentis, d’imposer une rémunération obligatoire pour les jeunes en stage en entreprise, de payer les salaires en adéquation avec leur qualification et diplômes. Alors que plus d’un étudiant-e sur deux est obligé de travailler pour pouvoir étudier, il est essentiel d’aller vers un plan d’urgence pour la jeunesse favorisant leur autonomie. Dans ce contexte, une réponse immédiate consiste en l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans.
    La patience n’est plus de mise, les salarié-es et les retraité-es se mobilisent partout dans leurs entreprises et services pour exiger un meilleur salaire de base, garant à la fois de leur niveau de vie au quotidien mais aussi de leur protection sociale, largement entamée par les exonérations sociales octroyées par le gouvernement aux employeurs.
    Il est temps de prendre en compte ces mobilisations et de rétribuer le travail de ceux et celles qui produisent les richesses et assurent des missions d’utilité et cohésion sociales.
    Cela commence par, augmenter le Smic, le point d’indice dans la Fonction Publique, les pensions et allocations.
    Communiqué du 8 décembre 2021Communiqué unitaire Salaires 08 décembre 2021

    La véritable reconnaissance des agentes et des agents de la Fonction publique passe par une augmentation générale de leurs salaires

    La crise issue de la pandémie a eu au moins une vertu : la reconnaissance de l’engagement et des compétences des agentes et agents de la Fonction publique.

    Qui prétendrait aujourd’hui que les femmes et les hommes de l’hôpital public, celles et ceux de l’Éducation nationale, des services départementaux d’incendie et de secours perçoivent une juste rémunération ? (…) Lire la suite

    Communiqué intersyndical : DÉRÉGULATION DES PFMP

    LE MINISTÈRE POURSUIT SES ATTAQUES CONTRE LES PROFESSEUR·ES DE LYCÉE PROFESSIONNEL

    Communiqué intersyndical CGT Educ’action, SNUEP-FSU, SNALC,
    Sud Education, CNT Education

    S’appuyant sur un rapport de l’Inspection générale et bien qu’il s’en défende, le ministère porte le projet de déréguler complètement les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) au mépris de nos statuts, des textes législatifs et réglementaires existants et de nos conditions de travail.  

    Ce rapport publié en mars 2021 est une attaque frontale contre les PLP et plus précisément contre les PLP d’enseignement général qu’il s’agirait de « contraindre dans une nouvelle circulaire » à suivre les élèves en PFMP, laissant entendre à longueur de pages que les personnels ne sont investis ni dans la préparation, ni dans le suivi, ni dans l’exploitation pédagogique de ces dernières. L’Inspection générale préconise de remplacer les conventions existantes par un contrat dont les contenus seraient définis selon les besoins des entreprises. Si nous dénonçons déjà la place laissée aux organisations patronales dans le pilotage des politiques éducatives, ici un nouveau pas serait franchi : les entreprises imposeraient les contenus pédagogiques aux enseignantes et enseignants, puis délivreraient à la fin des PFMP, une attestation de « réussite » aux élèves ! Ce rapport, pourtant élaboré par des fonctionnaires, préconise aussi de contrevenir au Code du travail notamment en aménageant la réglementation concernant les travaux dangereux et les horaires de nuit pour les mineur·es.

    Sans doute inspiré aussi par l’épisode sanitaire, le ministère a proposé plusieurs pistes : mettre en place des départs différés, filés ou chevauchés, donner la possibilité aux élèves d’effectuer leur PFMP sur une ou deux journées par semaine, ou encore de les accomplir sur les périodes de vacances scolaires dans certains cas. Par ailleurs, il remet en cause le découpage en séquence des stages. Ces dérégulations sont une attaque sur notre statut et serviraient de cheval de Troie à l’annualisation des services des PLP.

    Nos organisations CGT Éduc’action, SNUEP-FSU, SNALC, SUD Éducation et CNT s’opposent avec force à ce rapport à charge contre les PLP et à ces propositions. Elles rappellent que le ministère serait mieux inspiré de créer des postes de directeur délégué aux formations (DDF) et d’assistant technique aux DDF qui manquent cruellement dans les LP, notamment dans ceux des filières tertiaires. Elles redisent qu’il serait temps que des personnels dédiés s’impliquent dans les pôles de stage académiques qui restent des coquilles vides et que des indications fermes soient données aux entreprises sur leurs devoirs de formation et de non-discrimination.

    Nos organisations alertent donc l’ensemble des personnels des lycées professionnels sur ces nouvelles attaques. Si les projets évoqués devaient se concrétiser, nos organisations prendront leurs responsabilités et appelleront les PLP à des actions fortes sur l’ensemble du territoire pour défendre notre statut et nos conditions de travail.

    Le ministère accentue l’opacité du mouvement

    Plutôt que de chercher les moyens de fluidifier le mouvement des personnels enseignants et de lever les blocages qu’il crée lui-même par ses choix de principes de gestion, la faiblesse des recrutements, le ministère instaure des possibilités de petits bricolages à la main par les services déconcentrés par la mise en place dès 2022 d’un mouvement national de postes à profil (POP). Cette mise en place s’est faite dans la précipitation, sans réflexion poussée et sans concertation avec les représentant-es des personnels.
    Ces postes sont bien loin de l’objectif affiché dans les lignes directrices de gestion (LDG) de « répondre aux besoins spécifiques des établissements et des écoles : besoins liés aux caractéristiques territoriales, au projet d’établissement, à la coordination d’équipe, etc., qui requièrent une compétence particulière ou une aptitude à exercer dans un contexte particulier ». À la lecture de la grande majorité des fiches de postes, on ne peut que constater que les missions et les compétences ou aptitudes demandées sont celles attendues dans l’exercice du métier de professeur. Quelques-uns requièrent bel et bien des compétences particulières mais dans ce cas, il s’agit essentiellement de postes spécifiques qui ont été transformés en POP.
    Alors que le mot « transparence » est répété à l’envi dans les LDG, la démonstration n’est plus à faire que la loi de transformation de la Fonction publique qui a fait disparaître le regard des élu-es du personnel a en conséquence fait disparaître la transparence sur les opérations de mutations. Les POP vont accentuer l’opacité du mouvement en permettant aux Recteur-trices, aux DASEN et aux chef-fes d’établissement de choisir des personnels, en contournant les règles, les priorités légales et le barème. C’est sûrement là la marque d’une gestion RH de proximité de qualité… Bien évidemment rien d’annoncé dans le cadre des instances au sein des établissements, des départements et des académies, opacité quand tu nous tiens !
    Les syndicats SNES, SNUipp, SNEP et SNUEP de la FSU dénoncent le mouvement sur postes à profil et réclament un mouvement équitable, transparent et offrant de réelles possibilités de mutation pour l’ensemble des enseignant-es.
    Paris, le 25 novembre 2021